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Hudaydah : contre qui joue le temps ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un véhicule blindé des forces de l'armée émiratie detruit par les forces d'Ansarallah. (Photo d'archives)

La bataille de Hudaydah est entrée dans sa phase la plus importante : une bataille contre les États-Unis et certains de leurs alliés arabes à la porte du Yémen. L'Iran qui inquiète de la situation humanitaire à Hudaydah, pose par la voix de son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif des conditions à d’éventuelles négociations, une réponse à celles fixées par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo.

Selon le journal Al-Quds al-Arabi, qui paraît à Londres, le commandant du Corps des gardiens de la Révolution islamique, Mohammad Ali Jafari, a déclaré qu’étant donné que les forces yéménites ont vaincu la coalition arabo-occidentale dans la bataille de Hudaydah, le Yémen est sur le point de remporter la victoire.

Alors que la coalition arabo-occidentale tente de justifier sa campagne militaire en accusant l’Iran de développer son influence au Yémen et de fournir des missiles aux Houthis (Ansarallah), le commandant Jafari s’est référé à un rapport du think tank du Congrès américain stipulant que l’Iran possède le plus important arsenal balistique de la région. « Notre puissance balistique est fondée sur notre savoir-faire scientifique, et nous pouvons augmenter la portée de nos missiles jusqu’à 2 000 kilomètres. Mais nous n’envisageons pas une telle entreprise », a-t-il dit.

À cet égard, les médias pro-iraniens, y compris Al-Alam, considèrent les évolutions sur le littoral occidental du Yémen comme une guerre où il est question « de vie et de mort », et la bataille de Hudaydah comme la clé de la victoire ou de l’échec de trois années de guerre d’usure.

Pourquoi Hudaydah ?

La bataille de Hudaydah est un moyen pour les États-Unis d’imposer leur suprématie tout en satisfaisant les velléités saoudiennes et de retirer à l’Iran toutes les cartes gagnantes qui fait de lui un acteur incontournable pour le règlement des crises régionales.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a officiellement répondu aux demandes de Pompeo quelques jours après les intenses affrontements dans la ville. Il a notamment mis en exergue le rôle de l’administration Trump, qui cherche à forcer l’Iran à s’asseoir à la table des négociations.

Au Yémen, Téhéran estime que le temps ne va pas dans le sens des intérêts de l’Arabie saoudite et de ses alliés. Les Yéménites pensent à envoyer davantage de troupes sur divers fronts et à chasser les forces de la coalition.

Selon la presse en Iran, Washington et les gouvernements occidentaux ne peuvent pas compter sur la bataille de Hudaydah, car les combattants d'Ansarallah dominent les zones montagneuses et le littoral pourrait devenir un piège duquel les agresseurs ne pourront plus sortir.

C’est exactement ce que recherche Téhéran : créer un énorme fossé dans les relations américano-européennes. Ce, alors qu’il a réussi à persuader le Royaume-Uni et la France que tous les rapports sur l’envoi d’armes iraniennes aux Houthis étaient mensongers.

Un rapport classé top secret de l’ONU révélerait, après examen des débris des missiles tirés par Ansarallah vers l’Arabie saoudite, leur similitude avec des missiles iraniens. Pourtant, le texte ne précise pas la date d’expédition de ces missiles ou de certaines composantes vers le Yémen.

Jusqu’au moment où le rapport international sera rendu public, les roquettes des combattants yéménites ne laisseront aucun répit aux Saoudiens. Car la fin de la bataille de Hudaydah ne signifie pas la fin de la guerre. 

Les responsables iraniens en sont conscients et le déploiement de croiseurs dans le golfe d’Aden ne vient que renforcer la position de l’Iran au Yémen, a conclu le journal arabe.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV